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23 mars 2010

Duras selon Dominique Blanc

 

Article publié en mars 2010 dans l'Echo Républicain Loisirs

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Dominique Blanc incarne La Douleur de Duras

 


Une grande comédienne et un grand auteur donnent rendez-vous au public ce vendredi à 20h30 de l’Atelier à spectacle.

Dominique Blanc est, avec Isabelle Adjani et Nathalie Baye, l’une des rares comédiennes à détenir quatre Césars. Trois du Meilleur second rôle, en 1991, 1993 et 1999, pour Milou en mai de Louis Malle, Indochine de Régis Wargnier et Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau, et un de plus - de la Meilleure actrice - pour son rôle de femme devenue prostituée à l'aéroport d'Orly dans Stand-by de Roch Stéphanik, obtenu en 2001.

Mais Dominique Blanc est également lauréate d'un Molière reçu en 1998 pour Une maison de poupée d'Ibsen et d'un prix d'interprétation à Venise, raflé en 2008 pour sa prestation dans L'Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic. C’est donc une actrice-monument qui jouera ce vendredi à l’Atelier à spectacle de Vernouillet. Un rôle dur, troublant, effrayant et touchant, taillé sur mesure pour une comédienne et une femme de sa trempe. Puisqu’il s’agit de La Douleur, un texte autobiographique, signé Margueritte Duras.

Une dangereuse obsession

Nous sommes en avril 1945. La ferveur de la Libération résonne partout en France. Partout sauf chez la résistante et écrivain Margueritte Duras. Elle attend son mari, Robert L., déporté dans un camp allemand. Alors qu’elle est rongée par l’angoisse d’un improbable retour, elle poursuit l’écriture d’un journal débuté pendant la guerre. Peur, solitude, menaces, désespoir, chaque sentiment, chaque instant est décrit dans ce style si intense et simple, typique chez l’auteur. Et Dominique Blanc s’en fait parfaitement écho. Elle devient Duras, l’incarne, l’anime et nous en livre un condensé étonnant.

Seule en scène, elle se fond littéralement dans la violence de la douleur, celle de l’attente, du doute et de la mort. Une dangereuse obsession… «Et tout à coup la certitude, la certitude en rafale: il est mort. Mort. Mort. Mort. Le vingt et un avril, mort le vingt et un avril. Je m'étais levée et j'étais allée au milieu de la chambre. C'était arrivé en une seconde. Plus de battements aux tempes. Ce n'est plus ça. Mon visage se défait, il change. Je me défais, je me déplie, je change. Il n'y a plus personne dans la chambre où je suis. Je ne sens plus mon cœur».

Après une heure trente de tribulations, de torture morale et sentimentale, mais aussi de rencontres avec ceux que Duras croise durant toute la guerre et dont elle raconte l’essentiel, la salle reste muette, incapable d’applaudir ni d’ovationner la comédienne, tant cette Douleur est chavirante, bouleversante…
 
Sophie Stadler
Vendredi 21 heures, Vernouillet (l’Atelier à spectacle). 25 €, 8 €. 02.37.42.60.18.
 
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