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13 février 2011

Tea time au théâtre

Article publié en février 2011 dans L'Echo Républicain Loisirs

 

Thé caustique... et t'es complet!

Patrick Haudecoeur ressuscite l’un de ses tout premiers succès 20 ans après. Thé à la menthe ou t’es citron est de passage aux Prairiales et se jouera à guichets fermés.

A peine échappée du théâtre Fontaine, où elle a fait un tabac, la troupe de Patrick Haudecoeur débarque aux Prairiales d’Epernon pour une représentation très attendue (qui affiche complet) demain soir. Thé à la menthe ou t’es citron est l’un des vaudevilles cultes des années 1980.

Après un premier triomphe tonitruant il y a près de 20 ans au Café de la Gare ou au théâtre des Variétés, Patrick Haudecoeur son auteur et metteur en scène (et interprète) ressuscite cette pièce hilarante qu’il avait quelque peu délaissée pour signer d’autres succès comme Frou frou les bains ou La Valse des pingouins. Une reprise qui lui a valu une nomination aux Molières 2010. Il faut avouer que ce Thé à la menthe ou t’es citron est toujours aussi délicieux...

A quelques heures de la générale, une troupe s’enlise doucement vers la catastrophe. Au milieu de quelques acteurs professionnels, une metteur en scène fébrile tente d’extirper son projet du naufrage. Elle est au bord de la crise de nerfs. Ses comédiens se disputent, se jaugent et rivalisent d’égos démesurés et de médiocrité.

Il faut cependant reconnaître que l’un des leurs n’est franchement pas sa place… Le jeune premier (Patrick Haudecoeur) de cette équipe déjà mal assortie est en réalité le fils du producteur. Seulement personne n’est au fait de ce terrible piston. Les catastrophes s’enchaînent et la première approche dangereusement. Dans la salle le public joue confortablement son propre rôle et se gondole. Mais ce n’est que le début de la soirée!...

Hilarant

Parce qu’en seconde partie, alors que ces répétitions désastreuses étaient déjà plutôt caustiques et rigolotes, le rideau se lève à nouveau et convie cette fois la salle à assister à cette fameuse générale. L’effet hilarant est quasi immédiat, puisqu’on sait d’office que la troupe court à sa perte. Les acteurs sont tendus et savent que leur carrière est en jeu. La mécanique est cruelle mais le public adore.

Minute après minute, scène après scène le naufrage annoncé devient réalité. Et les rires irrépressibles explosent dans la salle. Certains en pleurent même, c’est quasi systématique! Mais sur scène le rythme et le sérieux sont de mise, quoi qu’il arrive. Et il en pleut des gags et des gaffes. Les verres d’eau volent et les comédiens se débattent… «Le théâtre dans le théâtre est un grand classique, expliquait Patrick Haudecoeur dans une récente interview télévisée. Les acteurs sont victimes de ce comédien qui n’en est pas un et la salle est complice de ce qui se trame sur scène. C’est du divertissement pur et dur».

Un divertissement brillamment écrit, rythmé et interprété… Jouer les amateurs ringards qui ânonnent leurs répliques sans conviction est un exercice périlleux et délicat réservé aux plus grands professionnels.
 
Sophie Stadler
Samedi à 20h30 à Epernon (Prairiales). Complet.
 
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